THIS DATE IN STENDHAL HISTORY
JAN 28
Births which occurred on this date:
1814 Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase,
first book of Marie Henri Beyle (not yet using the pseudonym Stendahl), 31, is published.

STENDHAL ONLINE: Armance ou Quelques scènes d’un salon de Paris en 1827Le Rouge et le Noir : chronique de XIXe siècleLe Rouge et le NoirRacine et ShakespeareChroniques italiennesArmanceMémoires d'un touriste (Voyage en Bretagne et en Normandie)La Chartreuse de Parme.

Stendhal, sa vie et son oeuvre


Enfance à Grenoble (1783 – 1799)

      Stendhal, de son vrai nom Marie-Henri Beyle, est né à Grenoble le 23 janvier 1783. Sa famille occupe un rang honorable dans la cité : son père, Chérubin Beyle est avocat au Parlement, et son grand-père maternel, Henri Gagnon, l’un des médecins les plus estimés. Deux événements ont marqué son enfance : l’un d’ordre familial, la mort de sa mère survenue lorsqu’il est âgé de sept ans ; l’autre d’ordre historique, la Révolution, dont Grenoble fut le berceau. Enfant précoce et d’une extrême sensibilité, il réagit avec violence à ces deux événements : un fossé que rien ne pourra plus combler commence à se creuser entre lui et son père, d’autant plus que celui-ci a la maladresse de le confier à un précepteur austère, l’abbé Raillane. Cette mésentente sera à l’origine d’une forte antipathie de Stendhal pour la ville de Grenoble à laquelle cependant il rendra justice plus tard, lui-même fortement marqué par l’esprit grenoblois. Son refuge est alors la maison ensoleillée de son grand-père maternel, le docteur Henri Gagnon, qui sait parler aussi bien à son cœur qu’à son intelligence.
      Quand il lui est donné de sortir de la ville, il se sent tout à son aise dans la propriété paternelle de Claix, au contact de la nature. La fréquentation de l’Ecole Centrale de Grenoble (1796-1799) lui est extrêmement bénéfique ; il y acquiert un solide bagage de connaissances aussi bien dans le domaine de l’histoire littéraire que dans celui de l’histoire de l’art. Lors de son départ à peu près définitif de Grenoble à la fin de 1799, sa formation intellectuelle et morale est achevée.
Découverte de l’Italie (1800 – 1801)
      Après un court séjour, assez décevant, à Paris, Stendhal part pour l’Italie à la suite de l’armée de réserve aux ordres du général Bonaparte chargé de la reconquête de l’Italie du Nord. Le passage du col du Grand-Saint-Bernard et le baptême du feu au Fort de Bard, dans la vallée d’Aoste, lui révèlent à la fois la grandeur et l’héroïsme, deux aspects de ce « sublime » dont il sera toujours épris.
     Le 10 juin 1800, il entre à Milan. La capitale de la Lombardie le rend « fou de bonheur ». Rien ne lui avait donné jusque là une telle sensation de plénitude, accrue par la découverte de la musique de Cimarosa et de l’amour sous les traits d’une belle milanaise, Angela Pietragrua. Milan sera désormais inséparable de ce qu’il appellera la « beauté parfaite ». Grâce à la protection de son puissant cousin Pierre Daru, il est nommé sous-lieutenant au 6e dragons, il a ainsi l’occasion de visiter la région des lacs de Lombardie dont il goûte le charme. En revanche, il apprécie peu la vie de garnison dans de petites villes provinciales. Bientôt lassé de la vie militaire, il demande et obtient un « congé de convalescence ». En décembre 1801, il rentre à Grenoble et donne sans tarder sa démission.
Dans le sillage de Napoléon (1802-1814)
      Au printemps de 1802, Stendhal se rend à Paris, car il rêve de se couvrir de gloire comme auteur dramatique. Il réside dans la capitale jusqu’en 1805. Il fréquente assidûment le Théâtre-Français et travaille avec acharnement afin de pouvoir rivaliser avec Molière. Il lit énormément, la plume à la main, et va à la "chasse aux idées". C’est à cette époque que s’achève de manière définitive sa formation intellectuelle.
     En juillet 1805, il tombe amoureux d’une actrice, Mélanie Guilbert, qu’il suit à Marseille où elle avait trouvé un engagement au Grand-Théâtre. En même temps, séduit par de grands projets de fortune, il travaille dans une maison d’importation de produits coloniaux. Douze mois plus tard, déçu à la fois par l’amour et le commerce, il regagne Paris. Rentré en grâce, non sans peine, auprès de Pierre Daru, il part pour l’Allemagne. En octobre 1806, il est envoyé à Brunswick en qualité d’adjoint aux commissaires des guerres. Il y demeure jusqu'à la fin de 1809, il prend part à la campagne d’Autriche. Le 1er août 1810, il est nommé auditeur au Conseil d’Etat. Il mène alors une existence de dandy. Dans le deuxième semestre de 1811, il effectue un voyage en Italie ; il retourne à Milan, où Angela Pietragrua devient sa maitresse, et visite Bologne, Florence, Rome, Naples. Ce voyage est à l’origine d’un de ses premiers livres, Histoire de la peinture en Italie. En 1812, Stendhal participe à la campagne de Russie. Fuyant Moscou en flammes, il ne doit son salut qu’à son courage et à son esprit d’initiative.
     En 1813, lors de la nouvelle campagne d’Allemagne, il exerce les fonctions d’intendant en Silésie. Au début de 1814, il est envoyé en mission à Grenoble pour organiser la défense du Dauphiné contre des troupes ennemies. L’entrée des alliés à Paris, le 7 juillet 1814, et l’abdication de Napoléon, mettent fin à sa vie active. Il décide alors de s’expatrier et d’aller vivre à Milan, sa patrie idéale. Avant de partir, il compose son premier livre sous le titre Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase sous le pseudonyme de Louis-César-Alexandre Bombet.
Séjour à Milan (1814-1821)
      Stendhal va résider à Milan pendant environ sept ans, à l’exception d’un certain nombre de voyages à Grenoble, Paris, Rome et Londres. La Scala dont il devient l’habitué le plus régulier, est à cette époque non seulement le temple de la musique et du « bel canto », mais encore le lieu de réunion de l’intelligentsia milanaise, les loges faisant office de salons. Les conversations auxquelles il participe lui permettent de mettre au point une théorie du romantisme à laquelle il restera fidèle. Il publie presque en même temps deux nouveaux livres : l’Histoire de la Peinture en Italie et Rome, Naples et Florence en 1817. Sur la page de titre de ce dernier ouvrage figure pour la première fois le pseudonyme de Stendhal. Enfin, c’est à Milan qu’il rencontre la seule femme qu’il ait aimée d’amour-passion : Matilde Viscontini, épouse séparée d’un officier polonais, Jean Dembowski. Le refus de Matilde et la tentation politique provoquée par le mouvement de libération contre l’occupation autrichienne le décident à rentrer en France en juin 1821.
A Paris sous la Restauration (1821-1830)
Stendahl      Stendhal s’installe à Paris où il mène la vie d’homme de lettres vivant de sa plume. Dans les salons qu’il fréquente, il acquiert la renommée d’un être original, spirituel, cultivant le paradoxe. C’est l’époque où plusieurs femmes se donnent à lui : Clémentine Curial, Alberthe de Rubempré, Giulia Rinieri. Son activité littéraire est intense : il publie tout à tour De l’Amour (1824), sorte de journal de sa passion pour Matilde ; une Vie de Rossini (1824), première biographie du compositeur parue en France ; un manifeste romantique intitulé Racine et Shakespeare (1825) ; un pamphlet se situant à mi-chemin entre l’économie et la sociologie D’un nouveau complot contre les industriels, (1826) ; les Promenades dans Rome (1829), un guide original de la Ville Eternelle ; enfin ses deux premiers romans, Armance (1827) et Le Rouge et le Noir (1831). La création romanesque à laquelle il est parvenu très tard, à l’âge de 40 ans, n’est pas due au hasard ; elle est l’aboutissement d’un long processus de réflexion sur sa vocation littéraire.
 Consul de France (1830-1842)
      La Révolution de Juillet fait de Stendhal un Consul de France en Italie. Il s’en réjouit d’abord, mais la réalité l’oblige à déchanter. Trieste, son premier poste, est une ville glaciale dont il est contraint de partir, l’Autriche lui ayant refusé l’exequatur. Dans le nouveau poste qui lui est attribué, à Civitavecchia, au nord de Rome, il trouve un climat plus clément, mais aussi l’ennui. Il se réfugie le plus souvent possible à Rome, mais l’échange d’idées qui lui est nécessaire lui fait cruellement défaut.
      C’est pourquoi les années qu’il passe dans l’Etat pontifical sont placées sous le signe de la morosité. Dans cette ambiance naissent pourtant des œuvres considérables, telles que les Souvenirs d’Egotisme (1832), Lucien Leuwen (1834-1835), la Vie d’Henry Brulard (1835-183-), mais il ne publie rien, considérant que ses fonctions ne sont pas conciliables avec la littérature. Il se sent revivre lorsque, ayant obtenu un congé en 1836, il réussit à le prolonger pendant trois ans. Il compose alors avec une hâte presque fébrile des œuvres qu’il fait paraître : les récits connus sous le titre Chroniques italiennes, La Chartreuse de Parme, les Mémoires d’un touriste. En 1839, il est obligé de rejoindre son poste. Sa santé ne cesse de décliner. Autorisé, en 1840, à se rendre à Paris pour se faire soigner, il est frappé d’apoplexie le 22 mars 1842 et meurt dans la nuit, tôt le 23, sans avoir repris connaissance. Son cousin et exécuteur testamentaire Romain Colomb fait inhumer sa dépouille mortelle au cimetière Montmartre.
      Le génie de l’écrivain ne sera reconnu que beaucoup plus tard, ce que Stendhal avait prévu : «Je mets un billet à la loterie dont le gros lot se réduit à ceci : être lu en 1935». --// http://www.bm-grenoble.fr/stendhal/stendhalvieoeuvre.html
Notice sur M. Beyle par lui-même
[Au verso du dernier feuillet] Notice sur Henry Beyle, à lire après sa mort, non avant.
Dimanche, 30 avril 1837 Paris (hôtel Favart)
      Il pleut à verse.
      Je me souviens que Jules Janin me disait :
      — Ah ! quel bel article nous ferions sur vous si vous étiez mort!
     Afin d'échapper aux phrases, j'ai la fantaisie de faire moi-même cet article.

Ne lisez ceci qu'après la mort de Beyle (Henri), né à Grenoble le 23 janvier 1783, mort à ... le ... .
      Ses parents avaient de l'aisance et appartenaient à la haute bourgeoisie. Son père, avocat au Parlement du Dauphiné, prenait le titre de noble dans les actes. Son grand-père était un médecin, homme d'esprit, ami ou du moins adorateur de Voltaire. M. Gagnon, c'était son nom, était le plus galant homme du monde, fort considéré à Grenoble, et à la tête de tous les projets d'amélioration. Le jeune Beyle vit couler le premier sang versé dans la Révolution française, lors de la fameuse journée des Tuiles (17...). Le peuple se révoltait contre le gouvernement, et du haut des toits lançait des tuiles sur les soldats. Les parents du jeune B... étaient dévots et devinrent des aristocrates ardents, et lui patriote exagéré. Sa mère, femme d'esprit qui lisait le Dante, mourut fort jeune. M. Gagnon, inconsolable de la perte de cette fille chérie, se chargea de l'éducation de son seul fils. La famille avait des sentiments d'honneur et de fierté exagérés, elle communiqua cette façon de sentir au jeune homme. Parler d'argent, nommer même ce métal passait pour une bassesse, chez M. Gagnon, qui pouvait avoir 8 à 9 mille livres de rente, ce qui constituait un homme riche à Grenoble en 1789.
      Le jeune Beyle prit cette ville dans une horreur qui dura jusqu'à sa mort ; c'est là qu'il a appris à connaître les hommes et leurs bassesses. Il désirait passionnément aller à Paris et y vivre en faisant des livres et des comédies. Son père lui déclara qu'il ne voulait pas la perte de ses moeurs et qu'il ne verrait Paris qu'à 30 ans.
      De 1796 à 1799, le jeune Beyle ne s'occupa que de mathématiques, il espérait entrer à l'École polytechnique, et voir Paris. En 1799, il remporta le premier prix de mathématiques à l'École centrale (M. Dupuy, professeur) ; les 8 élèves qui remportèrent le second prix furent admis à l'École polytechnique deux mois après. Le parti aristocrate attendait les Russes à Grenoble, ils s'écriaient:

O Rus, quando ego te aspiciam !

     L'examinateur Louis Monge ne vint pas cette année. Tout allait à la diable à Paris.
      Tous ces jeunes gens partirent pour Paris afin de subir leur examen à l'école même ; Beyle arriva à Paris le 10 novembre 1799, le lendemain du 18 brumaire, Napoléon venait de s'emparer du pouvoir. Beyle était recommandé à M. Daru, ancien secrétaire général de l'Intendance du Languedoc, homme grave et très ferme. Beyle lui déclara avec une force de caractère singulière pour son age, qu'il ne voulait pas entrer à l'École polytechnique.
      On fit l'expédition de Marengo, Beyle y fut, et M. Daru (depuis ministre de l'Empereur) le fit nommer sous-lieutenant au 6e régiment de dragons, en mai 1800. Il servit quelques temps, comme simple dragon. Il devint amoureux de Mme A. (Angela Pietragrua).
      Il passait son temps à Milan. Ce fut le plus beau temps de sa vie, il adorait la musique, la gloire littéraire, et estimait fort l'art de donner un bon coup de sabre. Il fut blessé au pied d'un coup de pointe dans un duel. Il fut aide de camp du lieutenant-général Michaud ; il se distingua, il a un beau certificat de ce général (entre les mains de M. Colomb, ami intime dudit). Il était le plus heureux et probablement le plus fou des hommes, lorsque à la paix, le ministre de la Guerre ordonna que tous les aides de camp sous-lieutenants rentreraient à leur corps. Beyle rejoignit le 6e régiment à Savigliano en Piémont. Il fut malade d'ennui, puis blessé, obtint un congé, vint à Grenoble, fut amoureux, et, sans rien dire au ministre, suivit à Paris Mlle V.... qu'il aimait. Le ministre se fâcha, B... donna sa démission, ce qui le brouilla avec M. Daru. Son père voulut le prendre par la famine.
      B... ., plus fou que jamais, se mit à étudier pour devenir un grand homme. Il voyait une fois tous les quinze jours Mme A..., le reste du temps, il vivait seul. Sa vie se passa ainsi de 1803 à 1806, ne faisant confidence à personne de ses projets, et détestant la tyrannie de l'Empereur qui volait la liberté à la France. M. Mante, ancien élève de l'École polytechnique, ami de Beyle, l'engagea dans une sorte de conspiration en faveur de Moreau (1804). Beyle travaillait douze heures par jour, il lisait Montaigne, Shakespeare, Montesquieu, et écrivait le jugement qu'il en portait. Je ne sais pourquoi il détestait et méprisait les littérateurs célèbres, en 1804, qu'il entrevoyait chez M. Daru. Beyle fut présenté à M. l'abbé Delille. Beyle méprisait Voltaire qu'il trouvait puéril, Mme de StaÎl qui lui semblait emphatique, Bossuet qui lui semblait de la blague sérieuse ; il adorait les fables de La Fontaine, Corneille et Montesquieu.
      En 1804, Beyle devint amoureux de Mlle Mélanie Guilbert (Mme de Baskoff) et la suivit à Marseille, après s'être brouillé avec Mad... qu'il a tant aimée depuis. Ce fut une vraie passion. Mlle M. G... ayant quitté le théâtre de Marseille, Beyle revint à Paris ; son père commençait à se ruiner et lui envoyait fort peu d'argent. Martial Daru, sous-inspecteur aux Revues, engagea Beyle à le suivre à l'armée, Beyle fut extrêmement contrarié et quitta les études.
      Le 14 ou 15 octobre 1806, Beyle vit la bataille d'Iéna, le 26 il vit Napoléon entrer à Berlin. Beyle alla à Brunswick, en qualité d'élève commissaire des guerres. En 1808 il commença au petit palais de Richemont (à 10 minutes de Brunswick) qu'il habitait en sa qualité d'intendant, une histoire de la guerre de la succession en Espagne. En 1809, il fit la campagne de Vienne, toujours comme élève commissaire des guerres, il y eut une maladie et y devint fort amoureux d'une femme aimable et bonne, ou plutôt excellente, avec laquelle il avait eu des relations autrefois.
      B... fut nommé auditeur au Conseil d'État et inspecteur du mobilier de la couronne par la faveur du comte Daru. Il fit la campagne de Russie et se distingua par son sang-froid ; il apprit au retour que cette retraite avait été une chose terrible. Cinq cent cinquante mille hommes passèrent le Niemen ; cinquante mille, peut-être vingt-cinq mille le repassèrent.
      B... fit la campagne de Lutzen et fut intendant à Sagan en Silésie, sur le Bobr. L'excès de la fatigue lui donna une fièvre qui faillit finir le drame et que Gall guérit très bien à Paris. En 1813, B... fut envoyé dans la septième division militaire avec un sénateur imbécile. Napoléon expliqua longuement à B... ce qu'il fallait faire.
      Le jour où les Bourbons rentrèrent à Paris, B... eut l'esprit de comprendre qu'il n'y avait plus en France que de l'humiliation pour qui avait été à Moscou. Mme Beugnot lui offrit la place de directeur de l'approvisionnement de Paris. Il refusa pour aller s'établir à Milan. L'horreur qu'il avait pour les Bourbons l'emportant sur l'amour, il crut entrevoir de la hauteur à son égard dans Mme A... Il serait ridicule de raconter toutes les péripéties, comme disent les Italiens, qu'il dut à cette passion. Il fit imprimer La Vie de Haydn, Rome, Naples et Florence en 1817, enfin L'Histoire de la Peinture. En 1817, il revint à Paris qui lui fit horreur ; il alla voir Londres et revint à Milan.
      En 1821, il perdit son père qui avait négligé ses affaires (à Claix) pour faire celles des Bourbons (en qualité d'adjoint au maire de Grenoble) et s'était entièrement ruiné. En 1815, B... avait fait dire à son fils (par M. Félix Faure) qu'il lui laisserait 10'000 francs de rente, il lui en laissa 3000 de capital. Par bonheur, B... avait 1000 francs de rente, provenant de la dot de sa mère (Mlle Henriette Gagnon, morte à Grenoble vers 1790, et qu'il a toujours adorée et regrettée). ¿ Milan, B... avait écrit au crayon l'Amour.
      B... malheureux de toutes façons, revint à Paris en juillet 1821, il songeait sérieusement à en finir lorsqu'il crut voir que Mme de C... avait des yeux pour lui. Il ne voulait pas se rembarquer sur cette mer orageuse, il se jeta à corps perdu dans la querelle des romantiques, il fit imprimer Racine et Shakespeare, la Vie de Rossini, les Promenades dans Rome, etc. Il fit deux voyages en Italie, alla un peu en Espagne jusqu'à Barcelone. La campagne d'Espagne ne permettait pas de passer plus loin.
      Pendant qu'il était en Angleterre (en septembre 1826), il fut abandonné de cette dernière maîtresse C... ; elle aimait pendant six mois, elle l'avait aimé pendant deux ans. Il fut fort malheureux et retourna en Italie.
      En 1829, il aima G... et passa la nuit chez elle, pour la garder, le 29 juillet. Il vit la révolution de 1830 de dessous les colonnes du Théâtre-Français. Les Suisses étaient au-dessous du chapelier Moizan. En septembre 1830, il fut nommé consul à Trieste ; M. de Metternich était en colère à cause de Rome, Naples et Florence, il refusa l'exequatur. B... fut nommé consul à Civitavecchia. Il passait la moitié de l'année à Rome, il y perdait son temps, littérairement parlant, il y fit le Chasseur vert et rassembla des nouvelles telles que Vittorio Accoramboni, Beatrix Cenci, etc... 8 ou 10 volumes in-folio.
      En mai 1836, il revint à Paris par un congé de M. Thiers qui imite les boutades de Napoléon... B... arrangea la Vie de Nap... du 9 novembre 1836, à juin 1837...
      (Je n'ai pas relu les pages qui précèdent, écrites de 4 à 6 ; le dimanche 30 avril, pluie abominable, à l'hôtel Favart, place des Italiens à Paris).
      B... a fait son épitaphe en 1821.
Qui giace
Arrigo Beyle Milanese,
Visse, scrisse, amo
Se n'andiede di anni...
Nell 18...

     Il aima Cimarosa, Shakespeare, Mozart, Le Corrège. Il aima passionnément V... M... A... Ange, M... C..., et quoiqu'il ne fût rien moins que beau, il fut aimé beaucoup de quatre ou cinq de ces lettres initiales.
      Il respecta un seul homme : NAPOLÉON.
      Fin de cette notice non relue (afin de ne pas mentir).
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