Births which occurred on this date:
1814 Vies de Haydn, de Mozart
et de Métastase, first book of
Marie Henri Beyle (not yet using the pseudonym Stendahl),
31, is published. STENDHAL ONLINE:
Armance
ou Quelques scènes d’un salon de Paris en 1827 Le
Rouge et le Noir : chronique de XIXe siècle Le
Rouge et le Noir Racine
et Shakespeare Chroniques
italiennes Armance
Mémoires
d'un touriste (Voyage en Bretagne et en Normandie) La
Chartreuse de Parme.
Stendhal, sa vie et son oeuvre
Enfance à
Grenoble (1783 1799)
Stendhal, de son vrai nom Marie-Henri
Beyle, est né à Grenoble le 23 janvier 1783. Sa famille
occupe un rang honorable dans la cité : son père, Chérubin
Beyle est avocat au Parlement, et son grand-père maternel,
Henri Gagnon, lun des médecins les plus estimés.
Deux événements ont marqué son enfance : lun
dordre familial, la mort de sa mère survenue lorsquil
est âgé de sept ans ; lautre dordre historique,
la Révolution, dont Grenoble fut le berceau. Enfant précoce
et dune extrême sensibilité, il réagit avec
violence à ces deux événements : un fossé
que rien ne pourra plus combler commence à se creuser entre
lui et son père, dautant plus que celui-ci a la maladresse
de le confier à un précepteur austère, labbé
Raillane. Cette mésentente sera à lorigine dune
forte antipathie de Stendhal pour la ville de Grenoble à laquelle
cependant il rendra justice plus tard, lui-même fortement marqué
par lesprit grenoblois. Son refuge est alors la maison ensoleillée
de son grand-père maternel, le docteur Henri Gagnon, qui sait
parler aussi bien à son cur quà son intelligence.
Quand il lui est donné de sortir
de la ville, il se sent tout à son aise dans la propriété
paternelle de Claix, au contact de la nature. La fréquentation
de lEcole Centrale de Grenoble (1796-1799) lui est extrêmement
bénéfique ; il y acquiert un solide bagage de connaissances
aussi bien dans le domaine de lhistoire littéraire que
dans celui de lhistoire de lart. Lors de son départ
à peu près définitif de Grenoble à la
fin de 1799, sa formation intellectuelle et morale est achevée.
Découverte de lItalie (1800 1801)
Après un court séjour,
assez décevant, à Paris, Stendhal part pour lItalie
à la suite de larmée de réserve aux ordres
du général Bonaparte chargé de la reconquête
de lItalie du Nord. Le passage du col du Grand-Saint-Bernard
et le baptême du feu au Fort de Bard, dans la vallée
dAoste, lui révèlent à la fois la grandeur
et lhéroïsme, deux aspects de ce « sublime
» dont il sera toujours épris.
Le 10 juin 1800, il entre à Milan.
La capitale de la Lombardie le rend « fou de bonheur ».
Rien ne lui avait donné jusque là une telle sensation
de plénitude, accrue par la découverte de la musique
de Cimarosa et de lamour sous les traits dune belle milanaise,
Angela Pietragrua. Milan sera désormais inséparable
de ce quil appellera la « beauté parfaite ».
Grâce à la protection de son puissant cousin Pierre Daru,
il est nommé sous-lieutenant au 6e dragons, il a ainsi loccasion
de visiter la région des lacs de Lombardie dont il goûte
le charme. En revanche, il apprécie peu la vie de garnison
dans de petites villes provinciales. Bientôt lassé de
la vie militaire, il demande et obtient un « congé de
convalescence ». En décembre 1801, il rentre à
Grenoble et donne sans tarder sa démission.
Dans le sillage de Napoléon (1802-1814)
Au printemps de 1802, Stendhal se rend
à Paris, car il rêve de se couvrir de gloire comme auteur
dramatique. Il réside dans la capitale jusquen 1805.
Il fréquente assidûment le Théâtre-Français
et travaille avec acharnement afin de pouvoir rivaliser avec Molière.
Il lit énormément, la plume à la main, et va
à la "chasse aux idées". Cest à
cette époque que sachève de manière définitive
sa formation intellectuelle.
En juillet 1805, il tombe amoureux dune
actrice, Mélanie Guilbert, quil suit à Marseille
où elle avait trouvé un engagement au Grand-Théâtre.
En même temps, séduit par de grands projets de fortune,
il travaille dans une maison dimportation de produits coloniaux.
Douze mois plus tard, déçu à la fois par lamour
et le commerce, il regagne Paris. Rentré en grâce, non
sans peine, auprès de Pierre Daru, il part pour lAllemagne.
En octobre 1806, il est envoyé à Brunswick en qualité
dadjoint aux commissaires des guerres. Il y demeure jusqu'à
la fin de 1809, il prend part à la campagne dAutriche.
Le 1er août 1810, il est nommé auditeur au Conseil dEtat.
Il mène alors une existence de dandy. Dans le deuxième
semestre de 1811, il effectue un voyage en Italie ; il retourne à
Milan, où Angela Pietragrua devient sa maitresse, et visite
Bologne, Florence, Rome, Naples. Ce voyage est à lorigine
dun de ses premiers livres, Histoire de la peinture en Italie.
En 1812, Stendhal participe à la campagne de Russie. Fuyant
Moscou en flammes, il ne doit son salut quà son courage
et à son esprit dinitiative.
En 1813, lors de la nouvelle campagne
dAllemagne, il exerce les fonctions dintendant en Silésie.
Au début de 1814, il est envoyé en mission à
Grenoble pour organiser la défense du Dauphiné contre
des troupes ennemies. Lentrée des alliés à
Paris, le 7 juillet 1814, et labdication de Napoléon,
mettent fin à sa vie active. Il décide alors de sexpatrier
et daller vivre à Milan, sa patrie idéale. Avant
de partir, il compose son premier livre sous le titre Vies de Haydn,
de Mozart et de Métastase sous le pseudonyme de Louis-César-Alexandre
Bombet.
Séjour à Milan (1814-1821)
Stendhal va résider à
Milan pendant environ sept ans, à lexception dun
certain nombre de voyages à Grenoble, Paris, Rome et Londres.
La Scala dont il devient lhabitué le plus régulier,
est à cette époque non seulement le temple de la musique
et du « bel canto », mais encore le lieu de réunion
de lintelligentsia milanaise, les loges faisant office de salons.
Les conversations auxquelles il participe lui permettent de mettre
au point une théorie du romantisme à laquelle il restera
fidèle. Il publie presque en même temps deux nouveaux
livres : lHistoire de la Peinture en Italie et Rome, Naples
et Florence en 1817. Sur la page de titre de ce dernier ouvrage figure
pour la première fois le pseudonyme de Stendhal. Enfin, cest
à Milan quil rencontre la seule femme quil ait
aimée damour-passion : Matilde Viscontini, épouse
séparée dun officier polonais, Jean Dembowski.
Le refus de Matilde et la tentation politique provoquée par
le mouvement de libération contre loccupation autrichienne
le décident à rentrer en France en juin 1821.
A Paris sous la Restauration (1821-1830)
Stendhal sinstalle à Paris où il mène la
vie dhomme de lettres vivant de sa plume. Dans les salons quil
fréquente, il acquiert la renommée dun être
original, spirituel, cultivant le paradoxe. Cest lépoque
où plusieurs femmes se donnent à lui : Clémentine
Curial, Alberthe de Rubempré, Giulia Rinieri. Son activité
littéraire est intense : il publie tout à tour De
lAmour (1824), sorte de journal de sa passion pour Matilde
; une Vie de Rossini (1824), première biographie du
compositeur parue en France ; un manifeste romantique intitulé
Racine et Shakespeare (1825) ; un pamphlet se situant
à mi-chemin entre léconomie et la sociologie Dun
nouveau complot contre les industriels, (1826) ; les Promenades
dans Rome (1829), un guide original de la Ville Eternelle ; enfin
ses deux premiers romans, Armance (1827) et Le Rouge et
le Noir (1831). La création romanesque à laquelle
il est parvenu très tard, à lâge de 40 ans,
nest pas due au hasard ; elle est laboutissement dun
long processus de réflexion sur sa vocation littéraire.
Consul de France (1830-1842)
La Révolution de Juillet fait
de Stendhal un Consul de France en Italie. Il sen réjouit
dabord, mais la réalité loblige à
déchanter. Trieste, son premier poste, est une ville glaciale
dont il est contraint de partir, lAutriche lui ayant refusé
lexequatur. Dans le nouveau poste qui lui est attribué,
à Civitavecchia, au nord de Rome, il trouve un climat plus
clément, mais aussi lennui. Il se réfugie le plus
souvent possible à Rome, mais léchange didées
qui lui est nécessaire lui fait cruellement défaut.
Cest pourquoi les années
quil passe dans lEtat pontifical sont placées sous
le signe de la morosité. Dans cette ambiance naissent pourtant
des uvres considérables, telles que les Souvenirs
dEgotisme (1832), Lucien Leuwen (1834-1835), la Vie
dHenry Brulard (1835-183-), mais il ne publie rien, considérant
que ses fonctions ne sont pas conciliables avec la littérature.
Il se sent revivre lorsque, ayant obtenu un congé en 1836,
il réussit à le prolonger pendant trois ans. Il compose
alors avec une hâte presque fébrile des uvres quil
fait paraître : les récits connus sous le titre Chroniques
italiennes, La Chartreuse de Parme, les Mémoires
dun touriste. En 1839, il est obligé de rejoindre
son poste. Sa santé ne cesse de décliner. Autorisé,
en 1840, à se rendre à Paris pour se faire soigner,
il est frappé dapoplexie le 22 mars 1842 et meurt dans
la nuit, tôt le 23, sans avoir repris connaissance. Son cousin
et exécuteur testamentaire Romain Colomb fait inhumer sa dépouille
mortelle au cimetière Montmartre.
Le génie de lécrivain
ne sera reconnu que beaucoup plus tard, ce que Stendhal avait prévu
: «Je mets un billet à la loterie dont le gros lot se
réduit à ceci : être lu en 1935». --// http://www.bm-grenoble.fr/stendhal/stendhalvieoeuvre.html
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Notice sur M. Beyle par lui-même
[Au verso du dernier feuillet] Notice sur
Henry Beyle, à lire après sa mort, non avant.
Dimanche, 30 avril 1837 Paris (hôtel
Favart)
Il pleut à verse.
Je me souviens que Jules Janin me disait
:
Ah ! quel bel article nous ferions
sur vous si vous étiez mort!
Afin d'échapper aux phrases,
j'ai la fantaisie de faire moi-même cet article.
Ne lisez ceci qu'après la mort de Beyle (Henri), né
à Grenoble le 23 janvier 1783, mort à ... le ... .
Ses parents avaient de l'aisance
et appartenaient à la haute bourgeoisie. Son père,
avocat au Parlement du Dauphiné, prenait le titre de noble
dans les actes. Son grand-père était un médecin,
homme d'esprit, ami ou du moins adorateur de Voltaire. M. Gagnon,
c'était son nom, était le plus galant homme du monde,
fort considéré à Grenoble, et à la tête
de tous les projets d'amélioration. Le jeune Beyle vit couler
le premier sang versé dans la Révolution française,
lors de la fameuse journée des Tuiles (17...). Le peuple
se révoltait contre le gouvernement, et du haut des toits
lançait des tuiles sur les soldats. Les parents du jeune
B... étaient dévots et devinrent des aristocrates
ardents, et lui patriote exagéré. Sa mère,
femme d'esprit qui lisait le Dante, mourut fort jeune. M. Gagnon,
inconsolable de la perte de cette fille chérie, se chargea
de l'éducation de son seul fils. La famille avait des sentiments
d'honneur et de fierté exagérés, elle communiqua
cette façon de sentir au jeune homme. Parler d'argent,
nommer même ce métal passait pour une bassesse, chez
M. Gagnon, qui pouvait avoir 8 à 9 mille livres de rente,
ce qui constituait un homme riche à Grenoble en 1789.
Le jeune Beyle prit cette ville dans
une horreur qui dura jusqu'à sa mort ; c'est là qu'il
a appris à connaître les hommes et leurs bassesses.
Il désirait passionnément aller à Paris et
y vivre en faisant des livres et des comédies. Son père
lui déclara qu'il ne voulait pas la perte de ses moeurs et
qu'il ne verrait Paris qu'à 30 ans.
De 1796 à 1799, le jeune Beyle
ne s'occupa que de mathématiques, il espérait entrer
à l'École polytechnique, et voir Paris. En 1799, il
remporta le premier prix de mathématiques à l'École
centrale (M. Dupuy, professeur) ; les 8 élèves qui
remportèrent le second prix furent admis à l'École
polytechnique deux mois après. Le parti aristocrate attendait
les Russes à Grenoble, ils s'écriaient:
O Rus, quando ego te aspiciam !
L'examinateur Louis Monge ne vint
pas cette année. Tout allait à la diable à
Paris.
Tous ces jeunes gens partirent pour
Paris afin de subir leur examen à l'école même
; Beyle arriva à Paris le 10 novembre 1799, le lendemain
du 18 brumaire, Napoléon venait de s'emparer du pouvoir.
Beyle était recommandé à M. Daru, ancien secrétaire
général de l'Intendance du Languedoc, homme grave
et très ferme. Beyle lui déclara avec une force de
caractère singulière pour son age, qu'il ne voulait
pas entrer à l'École polytechnique.
On fit l'expédition de Marengo,
Beyle y fut, et M. Daru (depuis ministre de l'Empereur) le fit nommer
sous-lieutenant au 6e régiment de dragons, en mai 1800. Il
servit quelques temps, comme simple dragon. Il devint amoureux de
Mme A. (Angela Pietragrua).
Il passait son temps à Milan.
Ce fut le plus beau temps de sa vie, il adorait la musique, la gloire
littéraire, et estimait fort l'art de donner un bon coup
de sabre. Il fut blessé au pied d'un coup de pointe dans
un duel. Il fut aide de camp du lieutenant-général
Michaud ; il se distingua, il a un beau certificat de ce général
(entre les mains de M. Colomb, ami intime dudit). Il était
le plus heureux et probablement le plus fou des hommes, lorsque
à la paix, le ministre de la Guerre ordonna que tous les
aides de camp sous-lieutenants rentreraient à leur corps.
Beyle rejoignit le 6e régiment à Savigliano en Piémont.
Il fut malade d'ennui, puis blessé, obtint un congé,
vint à Grenoble, fut amoureux, et, sans rien dire au ministre,
suivit à Paris Mlle V.... qu'il aimait. Le ministre se fâcha,
B... donna sa démission, ce qui le brouilla avec M. Daru.
Son père voulut le prendre par la famine.
B... ., plus fou que jamais, se mit
à étudier pour devenir un grand homme. Il voyait une
fois tous les quinze jours Mme A..., le reste du temps, il vivait
seul. Sa vie se passa ainsi de 1803 à 1806, ne faisant confidence
à personne de ses projets, et détestant la tyrannie
de l'Empereur qui volait la liberté à la France. M.
Mante, ancien élève de l'École polytechnique,
ami de Beyle, l'engagea dans une sorte de conspiration en faveur
de Moreau (1804). Beyle travaillait douze heures par jour, il lisait
Montaigne, Shakespeare, Montesquieu, et écrivait le jugement
qu'il en portait. Je ne sais pourquoi il détestait et méprisait
les littérateurs célèbres, en 1804, qu'il entrevoyait
chez M. Daru. Beyle fut présenté à M. l'abbé
Delille. Beyle méprisait Voltaire qu'il trouvait puéril,
Mme de StaÎl qui lui semblait emphatique, Bossuet qui lui
semblait de la blague sérieuse ; il adorait les fables de
La Fontaine, Corneille et Montesquieu.
En 1804, Beyle devint amoureux de
Mlle Mélanie Guilbert (Mme de Baskoff) et la suivit à
Marseille, après s'être brouillé avec Mad...
qu'il a tant aimée depuis. Ce fut une vraie passion. Mlle
M. G... ayant quitté le théâtre de Marseille,
Beyle revint à Paris ; son père commençait
à se ruiner et lui envoyait fort peu d'argent. Martial Daru,
sous-inspecteur aux Revues, engagea Beyle à le suivre à
l'armée, Beyle fut extrêmement contrarié et
quitta les études.
Le 14 ou 15 octobre 1806, Beyle vit
la bataille d'Iéna, le 26 il vit Napoléon entrer à
Berlin. Beyle alla à Brunswick, en qualité d'élève
commissaire des guerres. En 1808 il commença au petit palais
de Richemont (à 10 minutes de Brunswick) qu'il habitait
en sa qualité d'intendant, une histoire de la guerre de
la succession en Espagne. En 1809, il fit la campagne de Vienne,
toujours comme élève commissaire des guerres, il y
eut une maladie et y devint fort amoureux d'une femme aimable et
bonne, ou plutôt excellente, avec laquelle il avait eu des
relations autrefois.
B... fut nommé auditeur
au Conseil d'État et inspecteur du mobilier de la couronne
par la faveur du comte Daru. Il fit la campagne de Russie et se
distingua par son sang-froid ; il apprit au retour que cette retraite
avait été une chose terrible. Cinq cent cinquante
mille hommes passèrent le Niemen ; cinquante mille, peut-être
vingt-cinq mille le repassèrent.
B... fit la campagne de Lutzen et
fut intendant à Sagan en Silésie, sur le Bobr. L'excès
de la fatigue lui donna une fièvre qui faillit finir le drame
et que Gall guérit très bien à Paris. En 1813,
B... fut envoyé dans la septième division militaire
avec un sénateur imbécile. Napoléon expliqua
longuement à B... ce qu'il fallait faire.
Le jour où les Bourbons rentrèrent
à Paris, B... eut l'esprit de comprendre qu'il n'y avait
plus en France que de l'humiliation pour qui avait été
à Moscou. Mme Beugnot lui offrit la place de directeur de
l'approvisionnement de Paris. Il refusa pour aller s'établir
à Milan. L'horreur qu'il avait pour les Bourbons l'emportant
sur l'amour, il crut entrevoir de la hauteur à son égard
dans Mme A... Il serait ridicule de raconter toutes les péripéties,
comme disent les Italiens, qu'il dut à cette passion. Il
fit imprimer La Vie de Haydn, Rome, Naples et Florence en
1817, enfin L'Histoire de la Peinture. En 1817, il revint
à Paris qui lui fit horreur ; il alla voir Londres et revint
à Milan.
En 1821, il perdit son père
qui avait négligé ses affaires (à Claix) pour
faire celles des Bourbons (en qualité d'adjoint au maire
de Grenoble) et s'était entièrement ruiné.
En 1815, B... avait fait dire à son fils (par M. Félix
Faure) qu'il lui laisserait 10'000 francs de rente, il lui en laissa
3000 de capital. Par bonheur, B... avait 1000 francs de rente, provenant
de la dot de sa mère (Mlle Henriette Gagnon, morte à
Grenoble vers 1790, et qu'il a toujours adorée et regrettée).
¿ Milan, B... avait écrit au crayon l'Amour.
B... malheureux de toutes façons,
revint à Paris en juillet 1821, il songeait sérieusement
à en finir lorsqu'il crut voir que Mme de C... avait des
yeux pour lui. Il ne voulait pas se rembarquer sur cette mer orageuse,
il se jeta à corps perdu dans la querelle des romantiques,
il fit imprimer Racine et Shakespeare, la Vie de Rossini,
les Promenades dans Rome, etc. Il fit deux voyages en Italie,
alla un peu en Espagne jusqu'à Barcelone. La campagne d'Espagne
ne permettait pas de passer plus loin.
Pendant qu'il était en Angleterre
(en septembre 1826), il fut abandonné de cette dernière
maîtresse C... ; elle aimait pendant six mois, elle l'avait
aimé pendant deux ans. Il fut fort malheureux et retourna
en Italie.
En 1829, il aima G... et passa la
nuit chez elle, pour la garder, le 29 juillet. Il vit la révolution
de 1830 de dessous les colonnes du Théâtre-Français.
Les Suisses étaient au-dessous du chapelier Moizan. En septembre
1830, il fut nommé consul à Trieste ; M. de Metternich
était en colère à cause de Rome, Naples
et Florence, il refusa l'exequatur. B... fut nommé
consul à Civitavecchia. Il passait la moitié de l'année
à Rome, il y perdait son temps, littérairement parlant,
il y fit le Chasseur vert et rassembla des nouvelles telles
que Vittorio Accoramboni, Beatrix Cenci, etc... 8 ou 10 volumes
in-folio.
En mai 1836, il revint à Paris
par un congé de M. Thiers qui imite les boutades de Napoléon...
B... arrangea la Vie de Nap... du 9 novembre 1836, à
juin 1837...
(Je n'ai pas relu les pages qui précèdent,
écrites de 4 à 6 ; le dimanche 30 avril, pluie abominable,
à l'hôtel Favart, place des Italiens à Paris).
B... a fait son épitaphe en
1821.
Qui giace
Arrigo Beyle Milanese,
Visse, scrisse, amo
Se n'andiede di anni...
Nell 18...
Il aima Cimarosa, Shakespeare, Mozart,
Le Corrège. Il aima passionnément V... M... A... Ange,
M... C..., et quoiqu'il ne fût rien moins que beau, il fut
aimé beaucoup de quatre ou cinq de ces lettres initiales.
Il respecta un seul homme : NAPOLÉON.
Fin de cette notice non relue (afin
de ne pas mentir). |
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