Milles regrets
- J'ai retrouvé Quiumper où sont
né mes quinze premiers ans
- Et je n'ai pas retrouvé mes
larmes.
- Jadis quand j'approchais les pauvres faubourgs
blancs
- Je pleurais jusq'à me voiler les
arbres.
- Cette fois tout est laid, l'arbre est maigre et
nain vert
- Je viens en étranger parmi des
pierres
- Mes amis de Paris que j'aime, à qui je
dois
- D'avoir su faire des livres gatent les
bois
- En entrenant ailleurs loin des pins maigres ma
pensée
- Heureuse et triste d'etre
entainée
- Plutot je suis de marbre et rien n
rentré.C'est l'amour
- De l'art qui m'a fait moi-meme si lourd
- Que je ne pleure plus quand je traverse mon
pays
- Je suis un inconnu: j'ai peur d'etre
hai
- Ces geans nouveaux qui m'ignorent, je crois
qu'ils me Haissent
- Et je n'ai plus d'amour pour eux: c'est un
supplice.
(Max
Jacob, Le laboratoire centrale,
1921)
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